Construire des liens de confiance, de partage et de respect mutuel permet de créer une ambiance familiale où il fait bon vivre.
Un climat familial aimant et harmonieux a des effets bénéfiques en cascade pour chaque membre de la famille : bien-être, épanouissement, comportements positifs, joie, envie, sens…
Mais comment faire pour que l’ambiance reste heureuse alors même que vous devez poser des limites à vos enfants ?
Il n’y a pas de recette unique et bien faite pour toutes les familles. Quelques ingrédients sont cependant indispensables.
L’amour, l’affection, l’attachement
Le besoin d’aimer et d’être aimé est le plus fondamental des besoins de l’être humain.
Toutes vos démonstrations d’amour, d’attachement et d’appartenance permettent à l’enfant de se bâtir une solide base de sécurité en ce monde. C’est ainsi qu’il peut se sentir aimable et développer l’estime de soi. Il va s’en servir toute sa vie pour se construire et progresser.
Vivre dans un climat familial où l’amour circule librement et généreusement permet à chaque membre de la famille de s’épanouir, autant les enfants que les parents.
Depuis que Garance a installé des « temps de démonstration d’amour » pour son petit Samuel, celui-ci est de bien meilleure humeur et fait beaucoup moins de crises. Avant elle pensait qu’il n’en avait pas besoin, qu’il « savait qu’elle l’aime ».
Le respect
Le respect est la base, le socle de toute relation viable et saine. Le manque de respect ne peut et ne doit être toléré.
Chaque membre de la famille a besoin d’être considéré pour ce qu’il est. Chacun est unique et précieux, et chaque enfant avance à son rythme.
Le plus beau cadeau que vous, parents, puissiez faire à votre enfant est de l’accueillir tel qu’il est, sans vouloir le changer.
Lorsqu’un enfant grandit dans un climat où règne le respect, qu’il se sent lui-même respecté, il est aisé pour lui d’apprendre à respecter les autres.
Mélanie a compris que jouer est très sérieux et important pour Paul. Au lieu d’exiger de lui qu’il stoppe son activité sur le champ, elle le prévient cinq minutes avant, pour qu’il puisse prendre le temps de terminer ce qu’il est en train de faire. Ainsi Paul se sent respecté. Résultat : moins de crises, moins d’oppositions, plus de coopération et de complicité.
La fiabilité, la confiance
Pour grandir sereinement, l’enfant a besoin de savoir que, quoi qu’il fasse, quoi qu’il ressente, quelle que soit la situation qu’il vit, il peut compter sur vous, ses parents.
Il a besoin de savoir que vous saurez le comprendre et l’aider à gérer les événements et les difficultés qui surviennent dans sa vie, ainsi que les émotions qui en découlent.
Vous êtes ses principaux repères. Votre cohérence, votre authenticité, votre ouverture d’esprit et votre disponibilité forment un socle solide sur lequel il peut se construire et devenir un adulte épanoui et responsable.
Au début Marc était réticent à l’idée que son fils Vincent veuille pratiquer la danse. Il lui arrivait même de le critiquer, voire de le blâmer : « ce n’est pas un sport pour les garçons, ne compte pas sur moi pour t’accompagner à tes cours » Mais quand il a compris que la danse était SA passion, SON choix, il a décidé de le soutenir. Aujourd’hui il est présent à chacune de ses représentations. Il est admiratif devant ses performances. Vincent s’épanouit et déborde de joie. Il a compris que son papa était un soutien fiable.
Bien communiquer
Une des principales causes de la détérioration des relations est une mauvaise communication.
Communiquer ne consiste pas uniquement à parler et à se faire entendre mais commence par bien savoir écouter, en étant totalement présent et attentif.
Bien communiquer c’est chercher à comprendre l’autre, s’intéresser sincèrement à lui, à sa vie, à ce qu’il aime, à ce qu’il ressent.
Reformuler ce que l’autre vient de dire évite bien des malentendus.
Attention aux mots que vous employez. Il y a des mots qui blessent et laissent des cicatrices parfois à vie : accusations, jugements, blâmes, dénigrements, critiques, humiliations, menaces, chantages, étiquettes…
Il y a des mots qui nourrissent et aident à bien se construire : les compliments justes, les encouragements, le soutien, la reconnaissance…
Un ton bienveillant invite à l’échange, les cris créent des réactions de défense et de fermeture.
La politesse est aussi un ingrédient d’une communication respectueuse.
Osez parler de cœur à cœur, c’est-à-dire, partager les émotions, le ressenti, les sentiments.
Tous ces apprentissages, l’enfant les fait en vous imitant. C’est donc vous qui détenez les rênes d’une communication saine et constructive.
Dernier point : la communication non-verbale est aussi très importante. Elle passe par votre attitude, vos gestes, vos mimiques, vos soupirs, l’expression de votre visage. Elle passe aussi par l’observation de votre enfant : l’expression de son regard, ses moues, ses gestes, la posture de son corps.
Dans la famille de Jean, on ne savait pas beaucoup échanger sur les ressentis, les émotions. Je lui ai donc proposé une sorte de « conseil de famille » qui consistait à se prendre une petite demi-heure un dimanche sur deux pour parler en famille de ce que chacun ressentait. Ce « conseil de famille » commençait toujours par un tour de compliments. Puis chacun parlait de ce qui l’avait particulièrement rendu heureux durant la semaine écoulée, de ce qui l’avait chagriné, de ce dont il aurait davantage besoin… Ce partage intime, de cœur à cœur, qui se terminait toujours par un tour de gratitude, même s’il leur a paru étrange au début, a changé l’ambiance familiale. Aujourd’hui, ils sont plus proches, plus complices et plus heureux.
La gestion des crises et des conflits
Les conflits au sein d’une famille sont inévitables. Je vais même plus loin : ce sont des merveilleuses occasions d’apprentissage pour les parents et les enfants.
1er avantage des conflits bien gérés : ils vous permettent de mieux comprendre votre enfant en sachant écouter l’expérience émotionnelle qui motive son comportement, ainsi que ses besoins
2ème avantage des conflits bien gérés : ils permettent à l’enfant d’apprendre à bâtir de nouvelles aptitudes en l’aidant à réfléchir à ses actes et à rediriger son comportement et donc de bien construire son cerveau
3ème avantage des conflits bien gérés : en respectant les points essentiels de la bonne gestion des conflits, vous approfondissez votre relation à l’enfant. Il en résulte davantage de coopération et moins d’opposition.
Benoît a décidé de ne plus entrer en guerre avec Noémie lorsqu’elle se braque au moment de faire ses devoirs. Au lieu de lui faire des reproches, il a cherché à comprendre pourquoi elle réagissait ainsi. Ce dialogue lui a permis de mieux comprendre ce que vit Noémie et de chercher des solutions avec elle. Plusieurs discussions ont été nécessaires pour lui apprendre à mieux gérer son temps et à se prendre un moment pour se détendre au grand air avant les devoirs. Même si ça n’est pas toujours un moment de plaisir, finis les sanglots et les crises de colère.
Joie de vivre, enthousiasme
Un des plus beaux cadeaux que vous, parents, puissiez faire à votre enfant, est de lui transmettre la joie de vivre, de stimuler son enthousiasme.
Comment ? En l’accompagnant dans son développement personnel, en suivant sa curiosité, son envie naturelle de découvrir et ses aspirations et en l’encourageant dans ses élans vers l’autonomie.
Proposez lui des activités de qualité qui l’intéressent, le motivent et font sens pour lui.
Favorisez son ouverture au monde : sorties culturelles, activités artistiques et sportives, rencontres.
Créez un environnement stimulant sa créativité. Intéressez-vous à ses exploits, ses créations, ses idées.
Laissez-le prendre des initiatives, à hauteur de ses capacités, entreprendre et être lui-même en toute confiance.
Toutes ces expériences feront de lui un être motivé, investi et responsable.
Et surtout, amusez vous, riez ensemble. N’oubliez pas que vous êtes ses modèles.
La maman de Lisa voulait, comme tout parent, offrir le meilleur à sa petite fille. Elle s’est donc mise en quête de jouets éducatifs très sophistiqués, colorés et parfois bruyants. Mais Lisa était vite lassée et surexcitée par ces objets. Quand elle a commencé à mieux observer et accompagner les intérêts de sa fille, elle a remarqué qu’elle était davantage attirée par les objets du quotidien et les interactions avec l’environnement réel. Elle a donc mis les jouets éducatifs à sa portée, les lui donnant quand elle en avait envie, et l’a laissé participer aux tâches du quotidien, s’amuser avec trois pots de yaourt vides, explorer et s’intéresser à tout autour d’elle. Le fait de pouvoir ainsi laisser libre cours à sa créativité, suivre ses élans et ses envies de découvrir, a ramené la joie, la satisfaction et plus d’équilibre dans la vie de Lisa, et de sa maman.
Le partage, la complicité
Votre enfant a besoin de moments où vous êtes totalement présents pour lui, sans téléphone ou autre dérangement.
Si vous pouvez, offrez-lui ces partages privilégiés dès qu’il en manifeste le besoin.
Si vous travaillez, réservez trente à soixante minutes dans votre emploi du temps, par exemple le soir après le dîner, pendant lesquelles vous serez totalement disponibles pour votre enfant.
Ces partages privilégiés permettent à l’enfant de se sentir apaisé, à l’aise. Il osera alors exprimer librement ses peurs, ses doutes, ses soucis et ses joies.
Faire des activités qui créent du lien, prendre du temps, rire et vous amuser ensemble est une source de joie, de compréhension, de complicité et de confiance très bénéfique pour créer des relations solides et profondes.
Tous ces souvenirs heureux s’impriment profondément en chacun de vous, vous nourriront tout au long de votre vie et vous soutiendront dans les moments difficiles.
Ayleen était souvent insatisfaite, boudeuse. Pourtant sa famille, malgré l’énergie débordante du petit frère, était plutôt équilibrée. Après enquête et questionnement, ses parents n’ont pas détecté de problème majeur. Je leur ai conseillé de simplement resserrer le lien avec elle en passant des moments privilégiés et exclusifs avec elle, des moments où ils (tantôt le père, tantôt la mère, parfois les deux) la rejoignent dans « son monde », dans sa vie. Petit à petit Ayleen a retrouvé le sourire et la bonne humeur. Ayleen a compris qu’elle est importante pour ses parents, suffisamment importante pour qu’ils lui consacrent un temps de qualité exclusif.
Je vous ai donné beaucoup d’informations sur la manière d’améliorer les relations familiales et il y en a encore bien d’autres. Mais n’ayez crainte, dans ce domaine non plus, la perfection n’est pas le but. Mon rôle est de vous guider vers les solutions dont VOUS avez besoin et de vous accompagner tout le long de ce cheminement vers les relations que VOUS avez envie de vivre.