Pour ajuster vos attentes et votre communication à leurs capacités et ainsi éviter bien des conflits énergivores…
Connaître les étapes et le processus de développement de vos enfants permet d’adapter vos réactions et vos exigences aux besoins et aux compétences des enfants, en fonction de leur âge.
Les découvertes des neurosciences nous ont beaucoup appris sur le développement et la maturité du cerveau de l’enfant.
Voici quelques points essentiels pour mieux comprendre comment fonctionnent les enfants :
Le petit enfant n’a pas, physiologiquement, la capacité de gérer seul ses émotions
Quand il fait une crise de colère, pleure, hurle ou trépigne, Il est littéralement emporté, submergé. Il ne comprend pas lui-même ce qui lui arrive et il ne peut pas s’arrêter parce qu’on le lui demande.
Il ne s’agit pas, comme on l’a longtemps cru, de « caprices », mais d’une conséquence de l’immaturité du cortex préfrontal.
Ces découvertes nous ont permis de comprendre qu’il ne sert à rien d’entrer en guerre, de crier ou de menacer un enfant qui est aux prises avec de telles émotions, mais de lui offrir notre aide pour retrouver son calme.
Quand Gilles a compris que les crises de son garçon de 3 ans n’étaient pas dirigées contre lui, il a décidé de ne plus l’affronter mais de l’aider. Je lui ai suggéré de visualiser la tempête dans son petit cerveau. Il a pris conscience de la vulnérabilité de son enfant. Il s’est relié à lui, et ensemble, ils ont appris à maîtriser ces petits tsunamis. Depuis, ils sont plus proches et complices. (Attention, je précise ici que « se relier » ne signifie pas céder à tous les désirs !).
Le cycle naturel des émotions
Une émotion est comme une vague qui se déroule selon un cycle de 4 phases. Il est important de la laisser se dérouler jusqu’au bout pour éviter qu’il y ait accumulation de tensions qui pourrait mettre en danger l’équilibre psychique, relationnel ou même physique de l’enfant.
Pour les parents, cela signifie accueillir sans jugement, accompagner l’enfant jusqu’à ce qu’il ait traversé l’émotion, sans chercher à désamorcer, stopper ou consoler trop tôt. Puis, prendre le temps de retrouver un équilibre harmonieux dans le corps (le calme après la tempête).
Martine a compris que l’expression d’une émotion est comme un orage. Une fois celui-ci passé, l’atmosphère est purifiée, calme et sereine. Depuis, elle ne crie plus « Chut ! Tais-toi ! Arrête de crier » quand sa fille est aux prises avec une émotion. Avec beaucoup de patience et de bienveillance, elle l’accompagne jusqu’au bout.
L’accompagnement émotionnel de l’enfant
- D’abord se relier et accueillir par le regard, la présence, la respiration
- Si l’enfant en a besoin et le souhaite, le prendre dans ses bras
- Mettre des mots sur l’émotion« Tu as sûrement eu très peur » « Tu es vraiment en colère » « Je comprends… »
- Permettre à l’émotion de s’exprimer jusqu’au bout, sans la nier ni juger
- Quand il est suffisamment calmé pour nous entendre, parler de ce qui s’est passé
Accompagner votre enfant dans l’apprentissage des émotions en l’aidant à les identifier, les reconnaître et les nommer, lui permettra de les réguler et de les gérer par lui-même en grandissant.
Jérémy n’envoie plus immédiatement son fils dans sa chambre lorsqu’il fait une grosse colère. Il a compris que ce dernier a besoin de son attention. Il l’accompagne calmement, met des mots sur ce qu’il vit : “Je vois que tu es en colère et frustré parce que…”. Une fois l’enfant calmé, ils parlent tranquillement de ce qui s’est passé et réfléchissent ensemble à des façons plus appropriées d’agir et de réagir que de taper ou de casser un jouet, par exemple. Ce qui permet, peu à peu, à l’enfant d’acquérir de nouvelles aptitudes. Chaque crise est ainsi une opportunité d’apprendre.
Reconnaître les besoins de l’enfant
Crises, pleurs, manifestations de mécontentement… A travers chaque émotion s’exprime un besoin non satisfait. Lorsqu’un besoin est frustré, s’ensuit une émotion négative, une sensation de manque, d’inconfort et d’insatisfaction.
Outre les besoins de base comme :
- Les besoins physiologiques (manger, boire, dormir, bouger…)
- Le besoin de sécurité physique et émotionnelle
- Le besoin d’aimer et d’être aimé
- Le besoin de reconnaissance et d’appartenance
- Le besoin d’accomplissement et d’évolution
- Le besoin d’estime de soi et de confiance
- Le besoin de comprendre et d’apprendre
- Le besoin d’équilibre et de stabilité
Les enfants ont aussi :
- Besoin de jouer, d’agir, d’inventer
- Besoin de tester des nouvelles choses
- Besoin de partager leurs joies, leurs peines, leurs idées, leurs questions…
- Besoin de sortir, jouer dehors, se balader…
- Besoin de respect et de respecter les autres
- Besoin d’autonomie, de faire seul, d’exprimer ce qu’il aime ou pas, ce qu’il veut ou pas
- Besoin de bouger, faire du sport, sauter, grimper, danser, s’amuser
Paul était toujours grincheux à la sortie de l’école. Pour des raisons d’organisation, sa maman lui imposait de faire ses devoirs de suite en rentrant. Jusqu’au jour où elle a compris que, comme son papa, Paul avait besoin d’un moment pour décompresser, pour partager son vécu à l’école, pour se sentir écouté et se relier à sa famille avant de faire ses devoirs. Son besoin satisfait par un goûter en famille autour de la table en rentrant de l’école, son humeur est revenue au beau fixe.
Les bienfaits de l’empathie et de la bienveillance
Pour se développer harmonieusement, pour apprendre et bien grandir, l’enfant a besoin de se sentir respecté, aimé, écouté.
Les recherches dans ce domaine sont formelles : les enfants qui bénéficient d’empathie et grandissent dans un climat de bienveillance sont plus heureux, réussissent mieux à l’école et vivent des relations humaines plus harmonieuses, même adultes.
Je voudrais juste rappeler ici que bienveillance ne signifie pas laisser les enfants faire ce qu’ils veulent. Bien au contraire, leur fixer des limites cohérentes est essentiel et les sécurise.
Je vous rassure aussi sur le fait qu’on ne peut pas être et rester bienveillant en toutes circonstances. Il y aura des jours où, trop fatigués, vous allez vous fâcher et crier. Ne culpabilisez pas, sachez vous excuser et expliquer les causes de votre énervement. Les enfants ont aussi besoin de voir que vous n’êtes pas parfaits et que vous savez vous remettre en question.
Ne vous mettez pas trop de pression, considérez la bienveillance comme une boussole, cultivez-la et voyez comme elle vous fait du bien !
Lors de mon accompagnement, je vous aiderai :
- à adapter vos attentes (compréhension et respect des règles et des consignes, autonomie) aux capacités de vos enfants, en fonction de la maturité de leur cerveau
- à décrypter, comprendre et répondre de façon adaptée à leurs comportements, notamment aux crises, pleurs et conflits
- à écouter, entendre et accompagner leurs émotions et leur apprendre progressivement à les gérer
- à reconnaître et répondre à leurs besoins essentiels
Ce qui vous permettra d’une part d’adapter vos attentes à leurs possibilités et capacités… et par conséquent, vous évitera bien des déceptions, désillusions et autres frustrations et conflits énergivores, et d’autre part, de créer de bien meilleures relations.